Savoir aimer ne pas savoir
Savoir
aimer ne pas savoir
J’aurai
enfin progressé dans mon savoir lorsque je verrai qu’être vivant,
c’est ne pas savoir. Et que j’aimerai ça !
Je
vous propose un postulat
de départ : je ne suis pas là pour être dans le plaisir en
continu, je suis là pour expérimenter
la
palette des émotions. Je
ne suis donc pas maître du jeu, je sers plus grand que moi .
en approfondissant, je voudrais dire qu'à travers moi, l’univers
expérimente la matière. Il
la rencontre, il la façonne. Je
lui prête mes mains pour ce faire, à vrai dire je suis (de)
ses
mains – car
nous sommes plusieurs !
Par ce jeu de mains, je déploie pour lui mes dons, sachant que
ces dons me
viennent de lui aussi. Je
me
découvre ainsi à
la rencontre
du ciel et de la terre,
de
l’esprit
et de la matière, et c'est l'accomplissement de cette rencontre qui
crée la joie. La joie, pas simplement
le plaisir.
Il
apparaît donc que , À l'image de l'enfer; ma joie est pavée
de bonnes intentions, qui auront résulté en un kaléidoscope
de plaisirs et de souffrances. De ce contraste permanent naît ce flux
qu'on appelle la vie, Entre ciel et terre, comme un éclair qui vient
rééquilibrer la différence de potentiel électrique. Une
jubilation de lumière. Je n’ose parler d’orgasme. Vu ainsi, le
mouvement de la vie implique que je m’engage dans des expériences
sans cesse nouvelles, qui au passage formeront le riche cursus de mon
apprentissage d'homme. La conservation anxieuse de l’acquis ne
paraît pas compatible avec ce mouvement.
Voici
longtemps que le bouddhisme nous dit que la que la seule chose
qui ne change jamais est le changement.
Plus
récemment, La théorie du renversement nous apprend un état
intérieur, un état motivationnel, ne dure jamais. si aucune cause
(frustration, changement de situation) ne vient le modifier, il se
renversera sous l'effet de la satiété. La
route de Hudson, de
son côté,
illustre le phénomène de changement naturel de phases et
nombre d'entre nous en ont fait l'expérience : si je ne vais
pas délibérément au changement dans ma vie, le changement viendra
à moi.
Est-il
donc
avisé
de détester le changement ?
Rien
ne me fait plus intensément goûter la saveur d’être en vie que
de ne pas connaître mon itinéraire à venir.
Questions subsidiaires :
. Quelle quantité d’énergie pourrais-je récupérer en délaissant
ce vain contentieux avec l’incertitude ?
. Où aimerais-je
utilement investir cette précieuse vitalité retrouvée ?
Yann Declair
Yann Declair
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